
« L’espace vue de la marge social. Quand l’imaginaire social devient un enjeu politique »
Michel Parazelli, "L'espace vue de la marge social. Quand l'imaginaire social devient un enjeu politique", 24 mai 2014, UQAM, Montréal (Canada).
Conférencier:
Michel Parazelli, pofesseur au département de service social, UQÀM.
Commentatrice:
Jade Bourdages, École d’études politiques, Université d’Ottawa.
Résumé de la conférence :
C’est en étudiant les rapports que les personnes en situation de marginalité entretiennent avec les lieux de leur vie de rue, et la gestion de ces mêmes lieux, que la question de l’imaginaire social s’est posée autant sur le plan théorique que politique. Le détour par l’épistémologie de l’espace représentait une nécessité étant donné le flou conceptuel entourant le concept d’espace en sciences humaines et sociales. L’espace tirerait sur les fils de nos rapports au réel dans ses modes d’appréhension d’une part (perception, représentation, imagination), et dans ses configurations topologiques d’autre part (orientation, situation, occupation, position). Contrairement aux usages courants polysémiques ou indéfinis du terme d’espace, il est proposé ici une conception géosociologique critique (phénoménologique et structurale) qui définit l’espace non pas comme un contenant ou un ensemble d’objets matériels, une ressource d’interaction, une aire naturelle, ou une délimitation catégorielle (Parazelli, 1998), mais comme une représentation qualitative des discontinuités perceptibles dans le monde extérieur que Piaget (1948), Thom (1988), Sami-Ali (1990), Desmarais (1991) et Hubert (1993) ont bien décrite chacun à leur manière, et dont la structure de base serait topologique (les deux autres : projective et métrique). Un rapport de forces s’exercerait sur le contenu narratif de cette représentation qualitative non seulement en investissant les lieux de prégnances symboliques, mais aussi par le contrôle endorégulé ou exorégulé de la mobilité des acteurs.
UQAM – A-3316 – 12H30
GRIPAL:
Cycle de conférences de Philosophie politique 2012-2013
ESPACE ET POLITIQUE
VILLE, ARCHITECTURE, TERRITOIRE: LIEUX DES IMAGINAIRES
(Responsable du cycle: Charles Deslandes, doctorant à l’École d’études politiques, Université d’Ottawa)
Comment théoriser le rapport entre l’espace et le politique dans une perspective d’analyse des imaginaires ? Toute référence à l’espace (territoire, ville, corps, enlave, etc.) s’effectue à partir de significations propres aux imaginaires. Que la signification d’un espace semble stabilisée (par exemple, le territoire d’un État délimité par «ses» frontières) ou que le rapport à un même espace puisse s’opérer à partir de plusieurs significations (comme l’exprime l’inscription du mythe et de l’histoire dans l’espace urbain), la manière de penser l’espace relève des imaginaires.
Le rapport des imaginaires à l’espace peut s’opérer de différentes manières et touche au politique au sens où il contient l’éventualité de luttes. Dans cette perspective, l’objectif du cycle de conférences est de se demander comment le rapport à l’espace s’effectue à partir d’imaginaires et comment ce rapport se politise.
Le GRIPAL désire ainsi contribuer à une théorisation de la relation entre imaginaire, espace et politique. Comment définir l’espace? L’agencement d’espaces ? Ou, encore, comment comprendre qu’un même espace puisse véhiculer plusieurs significations, parfois contradictoires? De quelles manières analyser les différentes pratiques spatiales qui interviennent dans et sur l’espace ? De quelles manières ces pratiques se rapportent-elles aux imaginaires ? À partir de quels critères peut-on les regrouper ou les distinguer ? Dans quelles mesures deviennent-elles politiques ?
- Date: mai, 24, 2013
- Conférencier(s): Michel Parazelli, pofesseur au département de service social, UQÀM.
- Événement: L'espace vue de la marge social. Quand l'imaginaire social devient un enjeu politique
- Lieu: UQAM - A-3316 - 12H30