
Panel ACELAC 2018 : Imaginaires et utopies d’hospitalité : les déplacés forcés
Ricardo Peñafiel; Louis Jacob; Leila Celis; André M. Corten. "Imaginaires et utopies d'hospitalité : les déplacés forcés", Panel ACELAC, 16 mai 2018, Montréal (Canada).
Panel ACELAC 16 mai 2018, Montréal – Canada
Imaginaires et utopies d’hospitalité : les déplacés forcés
Les déplacements forcés se mesurent en quantité – la Colombie est le pays du monde où ils sont les plus importants – ; ils caractérisent aussi un état où il y a une perte plus ou moins totale de rapport à un monde commun provoquant une déshumanisation. Cette condition peut être extrême et mettre dans l’incapacité de penser l’étranger, voire l’autre. L’objet de ce panel est d’étudier comment à partir des résistances aux imaginaires d’hospitalité se posent des inflexions d’utopie.
Les déplacements forcés conduisent à un impératif d’intégration qui heurte les mobilités de signification qu’offrent les imaginaires – notamment ceux de l’hospitalité. À la dynamique d’homogénéisation qui donnent l’illusion de renouer avec du « commun », les processus de renvois de signification propres aux imaginaires ont tendance à reprendre des expériences du passé où il était question notamment d’hospitalité. Surgit donc du coup l’ambivalence de cette expérience. Il y a l’ambivalence du rapport à l’autre qui peut être aussi bien l’ami que l’ennemi. Il y a l’ambivalence suscitée par la durée; il y a l’opposition entre la visite de trois jours à une prolongation indéfinie dans la durée.
Rien n’est logique dans l’échange ou – dans le don -contre-don – de l’hospitalité. Celle-ci parait incompatible avec la modernité, avec le nationalisme, avec l’impartialité, avec l’empire du droit. Elle ne se conjugue pas en termes d’égalité. Elle est une expérience qui se solde par des points de fuite prenant forme dans des initiatives collectives. Y est bouleversée la disparité entre accueillants et accueillis. Elle est désordre; mais dans la quête impatiente de trouver un monde en commun, l’éthique propose un ordre axiomatiseur et le transpose en utopie. Avec l’utopie, il n’y a moins de place aux ambivalences et davantage aux compromis. On imagine toujours possible un contrat entre arrivants et déjà-là réduisant à jamais le rôle de l’ennemi. Au contraire, les imaginaires travaillés par des points de fuite invitent à un concours d’initiatives rendant tangibles des risques de violence.
Programme
Modération / Chair: Vanessa Molina
Présentations :
Hétérotopies. Les utopies concrètes de l’Hospitalité
Ricardo Peñafiel, Université du Québec à Montréal
Le travail des imaginaires et le concept d’hospitalité
Louis Jacob, Université du Québec à Montréal
L’hospitalité face aux déplacés forcés : horizons et limites. Étude de cas en Colombie
Leila Celis, Université du Québec à Montréal
Les ambivalences du monde en commun de l’hospitalité. Études de cas: Colombiens, Brésiliens et
Dominico-Haïtiens
André M. Corten, Université du Québec à Montréal
- Date: mai, 16, 2018
- Conférencier(s): Ricardo Peñafiel; Louis Jacob; Leila Celis; André M. Corten
- Événement: Panel ACELAC 2018 Imaginaires et utopies d’hospitalité : les déplacés forcés
- Lieu: Montréal - Canada