
Résumé : Ces réflexions se veulent situées dans le droit fil d’une écoute psychanalytique, une écoute qui invite à déstabiliser le confort que pourrait donner une approche trop pleine, trop confortable ou unifiante de la notion d’imaginaire. Dans la perspective qui est la mienne, la contribution de la psychanalyse à une réflexion sur l’imaginaire ne peut être celle d’un savoir particulier qui viendrait s’additionner à d’autres savoirs élaborés dans des champs parallèles, ajoutant un trait de plus à un motif en train de se constituer. De la psychanalyse, je retiens plutôt le désaisissement radical qu’introduit la prise en compte de l’inconscient par rapport à une prétention de maîtrise discursive des phénomènes, une subversion du langage et une déstabilisation de la cohérence des récits, un jeu de forces qui creuse irrémédiablement l’écart entre le manifeste et le latent, un appel à se mettre soi-même en jeu dans tout discours sur/à l’autre. Ma façon d’évoquer la psychanalyse se situe ainsi au plus proche du travail de déliaison qu’accomplit la clinique psychanalytique, à travers le double jeu de l’association libre du côté du patient et de l’attention flottante du côté du clinicien : une déliaison qui permet à d’autres types de liaison, insues, de faire surface et d’ouvrir sur des formes d’enchaînement autres que ceux qu’ordonne notre volonté ou notre conscience.
- Auteur-e-(s): Ellen Corin
- Date: février, 2004
- Référence: Ellen Corin. "À la recherche d’une figuration : l’imaginaire-écrans", Cahiers des imaginaires numéro 2, volume 2, février 2004.