
Résumé : Ce texte est un effort de clarification conceptuelle de la notion d’imaginaire que les oeuvres de Lacan et de Castoriadis, entre autres, ont vigoureusement replacée sur la scène théorique des sciences humaines. Partant d’un double sentiment de la valeur expressive irremplaçable de cette notion et de la polysémie qui reste attachée à ses usages, l’auteur tente de lui conférer une signification conceptuelle précise en l’inscrivant dans l’analyse générale du symbolique qu’il a élaborée dans le premier tome de Dialectique et société, où il n’était qu’évoqué. Le centre de la thèse présentée ici est qu’il ne convient pas d’opposer, en une dichotomie de premier niveau, l’imaginaire et le symbolique, mais d’inscrire l’imaginaire dans le symbolique qui caractérise toute expérience humaine, mais en l’y associant spécifiquement à la représentation de l’expérience sensible et affective qui forme l’assise « animale » indispensable de toute subjectivité et de toute participation sociale. Du même coup, le concept d’imaginaire prend une signification épistémique et sociologique générale qui se distingue néanmoins d’autres concepts sociologiques plus spécifiques, comme celui d’idéologie, ou encore de concepts plus psychologiques, comme celui du fantasme. La dernière partie du texte est consacrée à un rapide (et provisoire) repérage des conditions sociales-historiques permettant de parler d’un imaginaire proprement politique qui puisse se différencier clairement des concepts classiques de représentation collective et d’idéologie.
- Auteur-e-(s): Michel Freitag
- Date: septembre, 2008
- Référence: Michel Freitag. "Imaginaire épistémique et imaginaire socio-politique", Cahiers des imaginaires numéro 8, volume 6, septembre 2008.