Les processus d’objectivation de l’espace politique et de réactivation du social

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Résumé : Qu’est-ce qui caractérise un espace politique ? Qu’est-ce qui en fonde la singularité ? Comment se met en forme une singularité qui autorise, dans une certaine conjoncture et sous certaines conditions, des énoncés tels que, « ceci est juste ou ne l’est pas », «c’est politique ou apolitique voire anti-politique » « ceci est légitime ou illégitime », « ceci fait partie du dedans, cela fait partie du dehors », «c’est nous, c’est l’autre » ? Bien que ces modalisations ou ces axes de distinctions ne puissent se figer complètement, force est de constater qu’ils sont constamment énoncés, qu’ils traduisent ou plutôt qu’ils indiquent, dans leur énonciation même, une certaine délimitation sociale de ce qui se donne plus ou moins à la vue de tous comme politique. Agissant notamment comme facteurs de [dé]légitimation de certaines formes d’action ou de « faire politique », ces axes et leurs possibles déplacements comportent des effets sociaux dont on ne saurait négliger l’importance. Dès lors, comment circonscrire cet objet « espace politique », comment saisir, éventuellement par les procédés de l’analyse, cette singularisation qui, loin d’avoir les mêmes effets de part en part du social, nous permet de qualifier, de parler d’un espace politique et pas d’un autre ? Et surtout, lorsque l’on envisage la question des déplacements, comment aborder les processus sociaux qui dévoilent, à un certain moment, la contingence de ce qui apparaissait pourtant jusque-là comme nécessaire remettant en jeu ces axes de distinctions, ces supports de ce qui se manifeste chaque fois comme une délimitation singulière du politique ?

  • Auteur-e-(s): Jade Bourdages
  • Date: janvier, 2008
  • Référence: Jade Bourdages. "Les processus d’objectivation de l’espace politique et de réactivation du social", Cahiers des imaginaires numéro 7, volume 6, janvier 2008